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31/03/2023 Lionel Kazan. Un air du temps.

Le Musée de la Photographie Charles Nègre de Nice dédie une exposition à Lionel Kazan du 04 février au 21 mai 2023. L’exposition Lionel Kazan. Un air du temps embrasse la mode des années 1950 et 1960 à travers 80 photographies, une sélection de magazines de mode et des audiovisuels inédits.

 

Lionel Kazan (1930-2016) est un photographe de nationalité monégasque d’origine russe qui a travaillé entre Paris et New York. Pour la première fois, sont réunies des photographies réalisées pour les magazines de mode français (Elle, Nouveau Femina, Marie Claire) et américains (Vogue, Glamour, Harper’s Bazaar).

Également portraitiste, Kazan photographie les personnalités des arts, stars du grand écran et de la chanson, parmi lesquelles Guy Bourdin, Brigitte Bardot, Catherine Deneuve, Jean Seberg, Jane Fonda, Monica Vitti.

Ses photographies de mode valorisent les robes des grands couturiers français, de l’âge d’or de la haute couture à l’essor du prêt-à-porter, du New Look de Christian Dior au smoking d’Yves Saint Laurent, en passant par le sulfureux bikini. Témoin de l’évolution de la condition féminine, Lionel Kazan rend compte de cette (r)évolution sociétale accompagnant l’ouverture du studio sur la ville, la campagne, l’étranger : Paris, capitale de la mode, les temples grecs ou les plages portugaises deviennent de formidables terrains de jeu. Progressivement, la silhouette figée et l’infime détail des années 1950 sont abandonnés pour exprimer la liberté de mouvement et le style.

Des vidéos redonnent vie à cette époque. Un « film d’actualité » de la Gaumont de 1953 dévoile les coulisses de la fabrique des images ; un entretien exclusif avec la journaliste Claude Brouet fait revivre son expérience avec le magazine Elle ; l’émission culte Dim Dam Dom met en scène Lionel Kazan en train de photographier son épouse et mannequin Pia Rossilli-Kazan ; un diaporama rend compte de l’ambiance festive d’une séance photo mythique effectuée dans un des célèbres clubs de Régine en 1966 pour Yves Saint Laurent.

D’un continent à l’autre, d’une décennie à l’autre, Lionel Kazan met dans la lumière toutes les élégances. Au-delà d’une maîtrise de la composition, ses plus beaux clichés sont ceux où il fixe l’instantanéité du mouvement, la vibration de la lumière et le grain du noir.

 

Un parcours « coup de cœur » en huit images, par ici la visite en compagnie de Sylvie Marot, commissaire d’exposition.

 

01

« Serre-tête et torpedo » « Des coiffures rapides à faire, à mettre, à enlever. Les coiffures qui permettent d’être rapide en plein vent… et en beauté. Le serre-tête prend un air de foulard noué sur la nuque et découpé sur le front. »

Variante de la photographie publiée dans Nouveau Femina, n°4, juin 1954.

© Lionel Kazan

 

Cette photographie en noir&blanc est précieuse à plus d’un titre. Elle conjugue des valeurs émotionnelle, graphique et documentaire.  En effet, cette photo, qui fait la couverture du livre écrit par sa fille Alexandra Kazan, fait partie de la première boite Kodak (déc)ouverte par cette dernière. Les archives de Lionel Kazan sont lacunaires ; le fait qu’il est conservé des tirages de cette série — tirage qu’il réalisait lui-même — fait montre de sa valeur. Les archives du Nouveau Femina ayant disparues, ces tirages sont d’autant plus rares. C’est tout naturellement que cette photo ouvre l’exposition.

Elle raconte en filigrane comment ces belles images réalisées dans un contexte de commande sont à la fois des documents précieux, témoins d’un instant, et des œuvres d’art mettant en scène vêtements, mannequins et environnements.

En ce sens, la retranscription des légendes qui accompagnaient les photographies lors de leur publication d’origine, permet de saisir l’atmosphère d’une époque. Gestes et textes forment un binôme indissociable, riche de signes et de sens. Cette exposition offre plusieurs lectures, sociologique ou esthétique, et brosse l’histoire, l’histoire de la mode et l’histoire de la photographie de mode.

02

« Soleil Sable Sud » Sophie Litvak en Jean Dessès. Couverture du Elle, 20 avril 1955.

© Lionel Kazan / Elle France

Lionel Kazan a 23 ans quand le magazine Elle publie sa première couverture le 20 avril 1953 avec pour décor le désert algérien. Sa contribution au magazine se concrétise par une centaine de couvertures et un millier de pages composées des rubriques mode, couture ou patron. Au cœur de cette longue collaboration avec ce féminin moderne, une amitié profonde entre Kazan et Hélène Gordon-Lazareff, fondatrice du magazine et russophone comme lui.

Une photographie non publiée, prise sur le chantier naval de Bordeaux, montre Sophie Litvak (avant que la mannequin ne devienne journaliste) avec dans les mains ce magazine dont elle fait la couverture. Cette photographie, exposée au Musée de la photographie de Nice, laisse deviner fierté et complicité.

03

Pia Kazan en Hannah Troy, Harper’s Bazaar, n°3040, mars 1965.

© Lionel Kazan

De 1963 à 1965, Lionel Kazan travaille pour le Harper’s Bazaar – après avoir rompu son contrat avec Condé Nast. Exigeant dans ses effets de texture et de lumière, Lionel Kazan expérimente un grain si particulier. En quête permanente de nouveaux effets, il met sa maîtrise technique au service de son art.

Cette photo fait la pleine page du magazine. Le sujet est titré The fast-moving prints et la photo est légendée comme suit « Black loops scrawled lazily on white textured silk. ».

04

Pia Kazan portant une parure de haute joaillerie Van Cleef & Arpels. Couverture du Vogue Paris, 12 décembre 1960.

© Lionel Kazan / Vogue Paris.

« Parure de rêve, cette somptueuse collerette d’inspiration hindoue met en valeur un ensemble unique de perles fines enchâssées dans un foisonnement de diamants, d’émeraudes, de saphirs. Unique aussi, le pendentif fait d’une seule grosse perle poire. » Telle est la légende française de cette couverture.


Cette photographie en couverture du Vogue Paris paraît une première fois dans le Vogue américain du 15 octobre 1960 illustrant un article intitulé « Beauty in our time. A man’s point of view by Alexander Liberman ».

En 2009, Alexandra Kazan découvre par hasard cette couverture sur les Champs-Élysées dans le cadre de l’exposition rétrospective en plein air Vogue Covers 1920-2009. S’exposent 80 couvertures emblématiques du Vogue Paris signées des plus grands noms de la photographie tels que Henry Clarke, Robert Doisneau, Hoyningen-Huene, Peter Lindberg, Irving Penn. Cette découverte marque le point de départ d’une enquête sur l’œuvre photographique de son père.

05.

Gudrun Bjarnadottir-Bergese (née en 1942, Islande)

Publication non identifiée, vers 1965.

© Lionel Kazan

Cette photographie, qui fait l’affiche de l’exposition, garde ses mystères. Lionel Kazan a beaucoup photographié Guðrún Njarnadóttir-Bergese, ex Miss International 1963, notamment pour les publicités de la marque de cosmétique JUVENA. Ici, il pourrait s’agir d’un sujet « mode » réalisé pour le magazine Marie-Claire

La composition oscille entre flou (cou) et netteté (bouche), entre un œil qui nous regarde et l’autre qui nous est caché par un reflet de réflecteur. Si j’osais je ferai un rapprochement avec Narcisse du Caravage.  Qui  regarde quoi ? En ce sens, elle dit aussi un peu de l’histoire de la photographie de mode. Inventé dans les années 1950, le parapluie a révolutionné la photographie de mode avec la commercialisation des flashes Balcar.

06

Mannequin non identifiée portant un smoking haute couture Yves Saint Laurent.

Photographie publiée dans Marie Claire, n°165, septembre 1966.

© Lionel Kazan

Cette photographie rend compte de « La folle nuit de Saint Laurent chez Régine » au New Jimmy’s, boulevard du Montparnasse, Paris. Elle est légendée comme suit : « Smoking romantique tout en velours noir. Veste toute courte, gilet sans manches et long pantalon droit. Velours Léonard. Blouse de coton blanc à frou-frous et jabot de dentelle. Bottes en satin à petit talon. Chaussures Roger Vivier pour Yves Saint Laurent. Coiffure Alexandre. »

Aux côtés de la reine de la nuit Régine, le danseur Jacques Chazot,  l’homme de radio Jean-Louis Foulquier et la femme de lettres Edmonde Charles-Roux dansent au rythme des tubes de l’époque. Les mannequins, dont Pia Kazan, portent des modèles d’Yves Saint Laurent de la collection haute couture automne-hiver 1966-1967 : robe gitane, robes miroir or et argent et le désormais iconique smoking qui fait sa première apparition. Un smoking pour le soir ? De la haute couture en pantalon ? Inconcevable. Et pourtant, ce tailleur-pantalon va gagner en visibilité et en accessibilité grâce à la boutique de prêt-à-porter SAINT LAURENT rive gauche inaugurée en septembre 1966.

07.

Jean Seberg (1938, Iowa-1979, Paris). Lavandou, 1957.

Photographie non publiée. © Lionel Kazan

Durant l’été 1957, le groupe de presse américain Condé Nast dépêche Lionel Kazan sur le tournage de Bonjour Tristesse, le film d’Otto Preminger adapté du roman de Françoise Sagan. Les extérieurs sont tournés entre Paris et la Côte d’Azur et notamment dans la villa de La Fossette de Pierre et Hélène Lazareff, respectivement fondateur de France-Soir et fondatrice du Elle. Sagan y console Seberg, éprouvée par la violence du metteur en scène. Il n’en paraît rien sur les clichés.

Lionel Kazan s’émeut de la toute jeune actrice Jean Seberg alors méconnue. Les têtes d’affiche, Deborah Kerr et David Niven retiennent alors toute l’attention du Vogue américain laissant de côté des clichés inédits. Certains paraissent dans le magazine Glamour de mai 1958.

Pourtant Seberg (qui vient d’incarner Jeanne d’Arc dans son premier film Saint Jeanne) interprète une Cécile remarquable et remarquée. Mylène Demongeot, joue quant à elle, Elsa, la lolita blonde de la Côte.

Bob Willoughby, l’inventeur du cinéma photojournalisme, photographie les coulisses du tournage : il capture Lionel Kazan au travail pour US Camera publié en novembre 1958.

08.

Sunny Harnett portant un ensemble Junior Sophisticates, un chapeau Madcaps et des gants Alexette Bacmo.

Photographie publiée dans Vogue US, août 1957. © Lionel Kazan

Fin 1956, Alex Liberman, directeur artistique du magazine américain Vogue, sollicite Kazan pour travailler au sein du groupe d’édition de presse Condé Nast. Sous contrat exclusif,  il travaille aussi pour les magazines du groupe dont Glamour mais aussi Vogue Knitting, Vogue Pattern Book ou Mademoiselle. Chose rare : on lui alloue un studio à New York au 480 Lexington Avenue. L’y rejoignent les photographes amis Jeanloup Sieff, Guy Bourdin, Lord Snowdon.

Ici, la grande blonde cendrée Sunny Harnett, vêtue d’un ensemble rouge et guépard, sort d’un écrin rutilant, la microcitadine BMW Isetta 300, « si petite (2,5 mètres de long) qu’elle ressemble à une virgule entre d’autres voitures » nous précise la légende.

 

Pour en savoir plus sur le travail de Lionel Kazan 

https://lionelkazan.com/

Instagram @lionelkazanphotographe

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