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Interview – Dominique Muret, Responsable du secteur luxe et designers de Fashion Network

Dominique Muret est journaliste au Fashion Network depuis 2012. Basée à Milan, la spécialiste du luxe pour ce média professionnel international a été correspondante pour la presse généraliste française puis journaliste au Fashion Daily News. Spécialisée dans la mode de luxe et la distribution, Dominique Muret exerçait en presse écrite avant l’avènement des réseaux sociaux. La Responsable du secteur luxe et designers de Fashion Network revient pour nous sur son parcours dans les médias de mode et la présence des jeunes créateurs au sein de cette presse spécialisée à l’actualité débordante.

 

Saveria Mendella : En tant que journaliste de mode basée à Milan, que pouvez-vous nous dire sur la mode italienne ?
Dominique Muret : Il y a énormément d’actualités à couvrir à Milan, surtout dans le luxe. Les sièges des maisons italiennes y sont installés bien sûr, mais aussi toutes les filières de production des marques de luxe, entre autres françaises. Les grands groupes français ont une présence très forte en Italie. Et l’Italie, dans son ensemble, est un terrain dense pour la presse mode.

 

Saveria Mendella : Il y a donc dans ce pays un haut potentiel pour développer ce que l’on nomme la « mode image » ?
Dominique Muret : Oui. L’Italie dispose de nombreuses destinations idylliques qui correspondent à l’image véhiculée par les défilés croisières tout en étant facile d’accès pour une grande partie des professionnels de mode. Surtout depuis l’apparition de la pandémie Covid-19 qui ne permettait pas de s’éloigner de l’Europe. Mais n’oublions pas que les collections croisières ont une dimension économique non négligeable. Ces défilés ont lieu dans des pays où les marchés économiques s’ouvrent ou bien sont grandissants, à l’instar des États-Unis qui connaissent un rebond post crise.

 

S M : Pendant et après les confinements, les marques ont annoncé un ralentissement du rythme de production et de manifestations de mode. Que pouvez-vous nous dire, en tant que journaliste, de cette période ?
D M : Au sein de la rédaction Fashion Network, nous étions très actifs pendant la pandémie. Malgré l’arrêt des évènements de mode et d’une partie du réseau de distribution, les marques produisaient forcément une grande actualité institutionnelle et retail. Nous avons donc couvert toutes les adaptations des groupes de luxe à la crise. D’ailleurs, nos abonnements Premium ont énormément augmenté. Les acteurs du secteur nous lisaient, aussi, car Fashion Network les tenait au courant de toutes les mesures mises en place par le gouvernement. Nous avons eu un rôle d’informateurs relatif à toute la législation Covid, ses impacts et programmes en fournissant des exemples internationaux qui intéressent les marques françaises de notre lectorat. On ressentait cette envie de s’informer, et cela continue. Historiquement, nous sommes une presse professionnelle et le lectorat a désormais besoin de se tenir informé quotidiennement des changements plus ou moins soudains.

 

S M : Quid de la présence des influenceurs dans la mode depuis le retour aux évènements dits « physiques » ?

D M : Il me semble que les influenceurs sont toujours présents mais que les marques ciblent mieux leur communication avec ces profils, selon les pays et les évènements. Tout comme la distinction a été faite entre journalistes de mode, dépendants de magazines avec annonceurs et de ceux rattachés à des médias qui ne vivent pas de la publicité.

 

S M : Justement sur Fashion Network, en période de Fashion week, vous publiez également des reviews dédiées aux jeunes marques et créateurs.
D M : Les reviews de défilés en période de Fashion Week permettent, aussi, selon moi, de donner de la visibilité aux jeunes marques. Par ces articles, nous les intégrons aux archives médiatiques de la mode. J’essaie, dès que mon emploi du temps de Fashion Week le permet, d’aller découvrir cette nouvelle génération, comprendre d’où elle vient et quel va être le discours de mode proposé. Il me paraît important de faire l’effort de découvrir les jeunes marques dès leurs débuts et premiers défilés quand cela est possible. À Milan par exemple, la Fédération propose une dizaine de jeunes créateurs à chaque semaine de la mode. Je couvre les Fashion Week milanaises et parisiennes de la même manière. Mais il me semble qu’aujourd’hui, les jeunes créateurs sont extrêmement nombreux. Il y en a plus qu’avant alors que la situation économique est moins bénéfique. Ce qui ne m’empêche pas quelque fois d’avoir des coups de foudre !

 

S M : Est-ce le cas permis nos lauréats des Bourses Mode 2022/2023 ? Pour cette édition, les Bourses du Fonds de Dotation Maison Mode Méditerranée s’orientaient sur les axes économiques et culturels. Notamment avec la création du prix Fragonard, mode(s), patrimoine et modernité.

D M : Je connais bien Louis-Gabriel Nouchi, lauréat cette année de votre Grand Prix et du Prix Fragonard pour la division mode, que j’avais découvert au Festival de Hyères. Je suis son travail depuis cette année là, en 2014, lorsqu’il y a remporté un prix. Il a une vraie connaissance des savoir-faire techniques. Je connais également le travail d’Emma Bruschi, la lauréate du Prix Fragonard pour la division accessoires, qui avait remporté le Prix 19M du Festival de Hyères l’an passé. Comme eux, certains talents de cette nouvelle génération ont des projets très sérieux tout en maîtrisant parfaitement la technique. Lors des évènements, prix, et festivals dédiés aux jeunes marques, j’essaie au maximum de rencontrer toute cette relève créative.

 

S M : Qu’en est-il des concours dans les autres pays de la Méditerranée ?
D M : En Italie, il y a un concours de mode, baptisé « ITS » [International Talent Support], à Trieste, qui est très intéressant. Le comité sélectionne notamment des jeunes en sortie d’écoles de mode. C’est de la création à l’état pur. Les candidats et lauréats ne sont pas encore connectés aux nécessités économiques du secteur et leur vision est souvent très artistique, créative. Cependant depuis quelques années, je remarque que leurs collections, dès le départ, sont tout de même très maîtrisées. Ils ont une connaissance qui n’existait pas avant. Quand bien même ils sortent des écoles, ce ne sont pas des amateurs.

Leurs idées, présentations, et propos sont cohérents, très bien amenés. Cela requiert un travail colossal en amont. Et on peut aussi remarquer la forte présence de l’artisanat et leur tendance à travailler à partir de matériaux récupérés ou bien en s’intéressant à la recherche et développement de matières éco-responsables.

 

S M : Notre lauréat 2022-23 fondateur de la marque Patchouli, Andrea Zanola, a défilé au Pitti Uomo. Sont-ils engagés auprès des jeunes créateurs italiens ?
D M : Effectivement, le Pitti Uomo met beaucoup de choses en place pour les jeunes créateurs. Ils ont plusieurs formats. La Fondation organise un espace dédié aux jeunes marques qui ont une démarche éco-responsable et durable. Mais la sélection est internationale. Par exemple j’y ai rencontré le duo de la marque UMOJA, co-fondée par Lancine Koulibaly et Dieuveil Ngoubou, qui propose des chaussures 100% végétales et bio- dégradables tout en valorisant le patrimoine textile ouest-africain.

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