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Interview :”Le style Méditerranéen” par Laurence Donnay, conférencière au Musée Borély

En 2019, l’exposition « Opus sur la mode en Méditerranée » co-organisée par le Château Borély, musée des Arts décoratifs, de la Faïence et de la Mode, et la Maison Mode Méditerranée obtient le label Sommet de la Méditerranée union des deux rives. À cette occasion, nous confiions à l’experte mode Laurence Donnay d’analyser le style Méditerranéen. Aujourd’hui, elle revient pour nous sur cette énergie créative, unique et propre aux créateurs et créatrices du bassin Méditerranéen.

 

L’exposition Opus sur la Création en Méditerranée au Musée Borély

 

  • Dans le magazine Open My Med 2019, vous disiez qu’il n’y a pas une mode mais des modes méditerranéennes. Vous parliez de Méditerranéité. Quel est votre analyse sur ce courant stylistique Méditerranéen ? Selon vous, quelle place occupe leur identité culturelle dans leur création ?

Laurence Donnay : Plutôt que « courant », je préfère parler de « caractère ». En effet, suite à ma rencontre avec les lauréats du Concours Open My Med Prize 2019, j’ai remarqué que ces créateurs, tous issus du bassin méditerranéen, carrefour des civilisations, s’ils ont un héritage commun, des valeurs partagées, invoquent également une mode à la fois singulière et plurielle, révélatrice de ces différents métissages nés d’échanges économiques et culturels millénaires. Si certains créateurs et créatrices reconnaissent une mode méditerranéenne et affirment une influence de cette culture du Sud sur leur style, d’autres la distillent de manière plus subtile, voire pas du tout, préférant s’inspirer de leur environnement, de l’architecture, de leurs voyages et souvenirs…

D’un point de vue esthétique, il y a cependant des caractéristiques communes que l’on peut dégager : les couleurs, vives, solaires et joyeuses, mais également le noir, incontournable du vestiaire Méditerranéen. Concernant les tissus, on remarque l’utilisation de fibres naturelles respirantes, en adéquation avec le climat. Associées parfois à d’autres modèles stylistiques (les années 80, l’école belge ou les créateurs japonais), ces références inspirent une mode audacieuse, ludique et métissée mais en aucun cas ethnique. Enfin, sensibles à l’impact de l’industrie de la mode sur l’environnement, leur démarche personnelle s’inscrit dans le mouvement actuel de “Slow Fashion” pour une mode éthique et durable privilégiant les circuits courts et encourageant l’industrie locale de leur pays d’origine – ” Care and give back “(prendre soin et donner en retour).

Cette nouvelle génération succède à de grands noms de la Mode qui ont initié ce mouvement dès les années 1920. Mariano Fortuny qui s’inspirait de la Grèce, Cristobal Balenciaga avec son noir extraordinaire et son rouge unique, également SaintLaurent, natif d’Oran et amoureux de Marrakech ou encore l’Arlésien Christian Lacroix, chantre de sa Provence natale… Tous ces couturiers ont initié le mouvement en dressant une carte stylistique méditerranéenne et aujourd’hui, cette jeune génération poursuit sur cette voie. Ils représentent chacun à leur manière leur identité Méditerranéenne, en défendant leur vision et en valorisant les savoir-faire artisanaux locaux.

 

Maryline Bellieud Vigouroux : Effectivement, on sent une filiation qui se dessine et se confirme de plus en plus au fils des ans. Lorsque l’on regarde les collections de nos lauréats, il y a un réel fil conducteur qui est de plus en plus conscient. Par exemple, l’engouement pour la mode africaine est très présent, une large communauté est en marche, porteuse d’un patrimoine et de son savoir faire local vers une évolution contemporaine. Ils communiquent avec discernement sur leurs marques et font le choix de travailler dans leurs pays tout en commercialisant leurs collections au sein d’e-shops internationaux. Ce sont de vrais leaders et porte-parole engagés !

Depuis des décennies, nous avons pour objectifs d’éclairer la place de Marseille dans la mode en Méditerranée et de participer à l’engagement du Président de la République Emmanuel Macron de faire de Marseille la Capitale de la Méditerranée.

 

  • Pensez-vous que le département Mode du musée a vocation à conserver dans son patrimoine cette jeune génération ? Et si oui pourquoi ? 

Laurence Donnay : Tout à fait ! C’était le projet du département, dès sa création en 1989 par Maryline Bellieud Vigoureux avec Catherine Örmen, sa conservatrice : collectionner aujourd’hui le patrimoine de demain en intégrant les jeunes créateurs aux collections composées de pièces de référence des grands noms de la haute couture et ainsi écrire un dialogue entre ces différentes générations, tout en suivant l’évolution de la mode contemporaine. Ces jeunes créateurs ont toute leur place au sein des collections du musée. Nous sommes ravis de les intégrer et de les réunir, de créer un axe autour de la créativité méditerranéenne. Par ailleurs, cela rejoint la position de Marseille : sa position géographique, son histoire et son rôle mondial en tant que capitale du Sud et capitale de la mode, véritable vivier de créateurs.Enfin, les expositions de mode plaisent beaucoup, notamment au jeune public. Lieux de délectation, les musées, par la culture, permettent d’ouvrir l’esprit des jeunes générations, d’aiguiser leur regard et cela peut même susciter des vocations !

 

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