Un pas de deux : éthique et esthétique !
Jina Luciani fondatrice de la marque de loungewear slow fashion Occidente et administratrice du Fonds de Dotation Maison Mode Méditerranée revient sur son expérience et sa collaboration de mode éthique, locale et artistique avec l’Ecole Nationale de Danse de Marseille (ENDM). Spécialiste des vêtements de seconde peau, Jina Luciani a dessiné avec son équipe les tenues de chauffe des danseurs.
Comment la rencontre avec les danseurs du Ballet s’est-elle faite ?
L’Ecole Nationale de Danse de Marseille (ENDM) est une référence mondiale dont le chorégraphe Roland Petit, est à l’origine. Il est né chausson au pieds de ses parents, Rose et Edmond Repetto, qui fondèrent la marque iconique de chaussons de danse Repetto.
L’ENDM est la seule école de formation de danseurs-interprètes en France liée au Ballet National de Danse dont chaque grande signature qui l’a dirigée, de Marie-Claude Pietragalla à Frédéric Flamand, a fait grandir son aura. En 2019, le Ministère de la culture nomme et confie à la HORDE la direction du Ballet et en 2012 à Omar Taiebi la direction artistique et pédagogique de l’Ecole Nationale de Danse de Marseille.
Nous nous sommes rencontrés avec Omar Taiebi, Delphine Mechali et leur équipe en 2019, iIs souhaitaient une tenue de chauffe créé pour l’école de danse, inspirée à la fois par l’architecture courbe de Roland Simonet et celles des corps en mouvements de leurs danseurs… Cette recherche conceptuelle et de liberté du corps dans des matériaux éthiques je la pratique et développe depuis plus de 10 ans pour ma marque. Je me suis plongée dans leur archive, ai visionné leur spectacle, le travail réalisé par l’école et leur ai proposé des croquis et échantillons qui répondaient à leur cahier des charges.
La Méditerranée que vous partagez avec le Ballet Nationale de Marseille vous-a-t-elle inspirée pour la création des tenues ?
Complètement oui, au travers d’œuvres magistrales comme Le Jeune Homme et la Mort de 1946 (livret de Jean Cocteau) considérée comme son chef-d’œuvre absolu et son travail le plus connu. Dans son ballet de 1949 Carmen, il fait un usage inhabituel de l’en-dedans, qui signera son vocabulaire stylistique. Ces œuvres continuent à faire rêver les jeunes danseurs aujourd’hui.
La Mode et la danse ont-toujours entretenu des liens étroits…
En effet des liens étroits et historiques entre mécènes. Je pense à Mademoiselle Chanel pour les ballets ruses, aux couturiers tels qu’Yves Saint Laurent, Jean Paul Gaultier, et tout particulièrement à Azzedine Alaia qui fut Président de la Maison Mode Méditerranée de 1988/1995.
Pensez-vous que les croisements artistiques, tel que celui de la mode et de la danse, sont inhérents à l’esprit méditerranéen ?
L’esprit méditerranéen, c’est aussi l’expérience méditerranéenne et un art de vivre qui mêle le vêtement et la danse. En méditerranée, la danse fait partie de la vie quotidienne et elle est intégrée dans des moments simples comme des repas entre amis où la danse s’invite.
On peut dire que la mode et la danse se côtoient en Méditerranée de manière naturelle.