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Les Nuances de noirs dans la création méditerranéenne

Couleur omniprésente dans les vestiaires créatifs depuis plusieurs décennies, le noir perdure cette saison encore chez nos créateurs d’Afrique et d’Europe.

 

A l’instar de la robe Yuna de la marque tunisienne Anissa Aida, administratrice de la Maison Mode Méditerranée, également lauréate du concours OpenMyMed 2018, le noir se décline sur une variété de tissus, en une multitude de nuances. Cette création témoigne matériellement de l’utilisation souvent décuplée d’une seule et même couleur.

 

Le noir, aux connotations culturelles fortes et diverses, fut l’objet d’une exposition en 2012, à Marseille puis à Paris, mise en place par la Maison Mode Méditerranée. Sept créateurs exposèrent leurs variations sur le noir en Méditerranée. Aujourd’hui encore, le(s) noir(s) sont une source d’inspiration vestimentaire à la fois historique et artistique qui traversent la mode méditerranéenne comme en témoignent les créations, toutes saisons confondues, des 117 lauréats que nous accompagnons depuis 2010.

 

La marque libanaise Lara Khoury utilise ainsi les noirs pour faire se côtoyer minimalisme et exigence dans ses créations. Cette couleur et ses variantes, sont envisagées pour la créatrice comme la mise en mouvement d’un tissus social varié : « Le Liban se définit par la diversité de la culture, des traditions, des religions de ses habitants. Une toile dont les fils se sont entre-tissées à travers le temps. Une identité souvent forgée par le feu et le sang : le noir du deuil et le rouge du sang font comprendre que malgré nos différences, nous appartenons au même pays… au même tissu. »

 

L’historien de la mode Laurent Cotta, qui avait en 2012 offert son expertise dans le catalogue de l’exposition Noir(s), rappelait que cette couleur est paradoxale. Le noir, était en effet décomposé par les anciens Romains en deux termes, selon s’il était brillant (« niger ») ou mat (« alter »).

Couleur toujours extrême, l’historien précise que la mode du XXème siècle a retenu la valeur luxueuse du noir, jusqu’à finalement signifier pour Yves Saint Laurent le mélange des genres lors de la présentation de ses smokings noirs, pour femmes, et hommes, faisant fusionner les noirs mats et brillants.

 

Pour Gabrielle Chanel, il s’agissait aussi d’une ré-appropriation de cette teinte connotée comme « masculine », qu’elle a transporté en 1926 jusqu’à l’univers de la mode féminine avec la création de sa célèbre petite robe noire. Un « symbole de pouvoir », tel que le rappelle Lauren Cotta, qui traverse les générations comme en témoignent les pièces d’Ayda Pekin, créateur turque désormais basé à Istanbul, qui s’inspire du noir de l’époque baroque, symbole du vêtement aristocratique.

 

Lourdeur drapée pour la créatrice libanaise Lara Khoury, lumineusement satinée pour Marion Vidal, pluricité de la teinte chez Meriem Besbes, la couleur noire domine aujourd’hui encore un large pan de l’inspiration artistique. En effet, Laurent Cotta ne manquait pas de préciser que le noir « largement présent dans tous les pays méditerranéens, [il] est porteur, en fonction des lieux et du temps, d’histoires et de symboles divers, parfois contradictoires. Son spectre s’étend à l’infini et permet autant de déclinaisons aux créations. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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